Ostéopathie : la notion de tenségrité pour une autre vision de la biomécanique - partie 2 application au corps humain


La biomécanique classique est basée sur l’observation des structures et des mouvements possibles au travers des lois mécaniques de Newton, Euler etc. Ces lois conduisent à une vision du corps humain comme un empilement de structures mobilisées par des muscles. Dans les faits, l’application de ces lois de la mécanique, parfaitement adaptées au domaine du bâtiment classique, conduit à des aberrations en ce qui concerne l’homme.

C’est le constat qu’a fait le Dr Levin, chirurgien orthopédiste américain. En appliquant les principes d’empilement à notre corps, soulever un enfant de 3 ans conduirait à disloquer la colonne vertébrale de son grand père, sortir un poisson de l’eau à l’aide d’une canne à pêche déchirerait la ceinture scapulaire. Ces calculs confirment qu’une autre vision de la biomécanique s’impose : le corps ne se comporte pas comme un empilement de structures rigides mais bien comme une succession d’éléments rigides constitués par les os mis en tension par des éléments élastiques constitués par les tissus conjonctifs (capsule articulaire, ligaments, fascias) et les muscles. C’est cette combinaison de structures aux propriétés mécaniques distinctes qui permet au corps de résister à des forces importantes, de rester debout et d’assurer des mouvements de grande amplitude : le corps humain répondrait donc, au moins en partie, au concept de tenségrité.

Ce concept conduit à envisager l’anatomie et surtout l’approche ostéopathique comme une restauration de la tenségrité des structures. En état de santé, les os des articulations ne se touchent pas lorsqu’ils sont au repos, un mouvement bien orchestré suppose également la mise en tension optimale des structures élastiques afin de minimiser les contraintes sur les pièces solides de notre anatomie. Ainsi, la perte de mobilité observée dans la dysfonction ostéopathique peut être envisagée comme une perte de tenségrité de la structure. L’hypothèse est que l’articulation a fonctionné pendant un certain temps selon un modèle newtonien suite à une défaillance des structures de tension environnantes. Ce mode de fonctionnement étant à moyen terme délétère, en diminuant les forces de tensions, les surfaces articulaires se rapprochent, les amplitudes de mouvement diminuent pour à terme devenir nulles. C’est aussi une hypothèse qui expliquerait dans certains cas l’apparition de l’arthrose.

En prenant en compte ce modèle dans notre approche ostéopathique, nous permettons au corps de retrouver un fonctionnement fluide et optimal. C’est pourquoi, l’intégration dans nos traitements des éléments osseux mais aussi myofasciaux s’avère indispensable pour une efficacité durable.


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